jeudi 9 mars 2017

Les urgences de Benoit XVI par René Girard



J’ai retrouvé sur le Figaro un texte de 2007 de René Girard où il profite de la sortie du Livre du Cardinal Ratzinger – Benoit XVI, Jésus de Nazareth pour dire combien, encore après Ratisbonne, il est en droite ligne avec le Pape et combien ses travaux font échos aux siens. Au-delà de toute illusion de l’époque historico critique de l’analyse de l’Evangile (et de tout fidéisme de la divinité du Christ), le travail de Benoit XVI montre combien nous pouvons enfin avec tranquillité unir le Jésus historique et le Jésus de la foi.  Combien nous pouvons avec sérénité développer un rapport intime avec Lui, à le découvrir comme unique bon médiateur, lui qui se caractérise par son unité au Père et son imitation.
Le centre de l’histoire devient la Passion, image centrale de la vie du Christ et de la révélation du don total de Dieu. Lieu central de la continuité et de la discontinuité. Jésus fut entrevu par les religions archaïques mais il signe la fin de la continuité sacrificielle, il révèle la violence sacrificielle et place les hommes face au choix de Dionysos ou du Christ, du sacré ou de la sainteté. Et nous met face à l’urgence de la rencontre du Dieu des béatitudes, juste proximité à Dieu avec Jésus, contre les conformismes de la violence planétaire, sacré frelaté et idolâtrique.
Dans cet article, rien de nouveau sous le soleil mais une confirmation synthétique. René Girard se sent moins seul, il est heureux de pousser avec le pape à une lecture eschatologique légitimée par les recherches historiques et exégétiques. Plus que jamais, la violence moderne nihiliste, cachée ou déchainée est le reflet d’une relation blessée à Dieu théorisée inconsciemment par l’archaïsme devenu idolâtrie (l’intuition du Christ est devenue singerie du Christ). Jésus n’est pas un détail de l’histoire, il y est au centre, et sa reconnaissance, son intimité doit nous être chère et urgente pour nous personnellement et le monde.

ci dessous quelques notes pendant la lecture....


Jésus de Nazareth, Urgence de favoriser un rapport vivant avec Jésus. Après Ratisbonne et son plaidoyer d’une théologie rationnelle pour éviter les pathologies de la raison et de la foi.
Avancée de l’exégèse qui fait de notre temps, un temps particulier où Jésus est plus proche de nous.
La méthode historico-critique a abimé une vision du Christ dont la divinité avait façonné le personnage. Le matérialisme occidental a pu transformer le christ en doux rêveur ou en révolutionnaire et nous faire perdre des possibilités de rapport intime de l’unique modèle, lui qui imite le Père.
Benoit XVI veut combler le fossé entre le Jésus historique et le Christ de la foi.
Centre de sa personnalité ? Sa relation avec le père.
« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous comprendrez que Je Suis / et que je ne fais rien de moi-même / mais je dis ce que le Père m'a enseigné » (Jean, VIII, 28). Cette élévation n'est autre que la crucifixion, c'est-à-dire le don total que Dieu fait de lui en la personne de son Fils. Que nous suggère ici Benoît XVI, sinon que le vrai visage du Christ tient dans une discontinuité historique et une continuité divine ? 
Les religions archaïques l’ont entrevu sans le connaitre, Jésus le révèle par sa mort et sa résurrection, fin de la continuité sacrificielle, et renouer avec la divinité.
Cana, mythe de Dionysos transformé et conduit à sa vérité cachée.

Urgence ? Retrouver le contexte du Christ, c’est retrouver l’apocalypse, retrouver le sens eschatologique. C’est comprendre comment Jésus nous invite à nous retrancher de nos habitudes.
Récapitulation de l’histoire à partir de la passion. Le débat est entre dionysos et le Christ, Le dieu de la proximité idolâtrique et donc de la violence planétaire et mondaine ou le Dieu de la juste relation avec le Dieu, du sacré  ou de la sainteté.

Plus qu jamais, choix entre conformisme dévastateur et imitation christi

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