vendredi 13 octobre 2017

L'animalisme par Francis Wolff

Je vous propose une émission intéressante de Francis Wolff sur l'animalisme et ses limites. Une base intéressante pour discuter, il me semble, sur ce phénomène aussi logique que dommageable...

Le bien-être Animal, sujet à la mode, mais soyons attentif aux excès. Élargissement de l’humanisme et de notre sensibilité ou signe de l’appauvrissement de notre relation avec notre humanité et notre animalité ?

On nous demande tout de même d’acquiescer, l’homme est un bourreau, l’animal une victime. Voyons les dangers.

A Indifférenciation


Souvent cette tendance montre l’homme comme un animal comme les autres. Contradiction, douce ambiguïté, l’animal est-il hors ou à l’extérieur de nous ? Ces personnes jouent avec ces distinctions pour mieux les annihiler. Comment faire ?

L’homme est un animal comme les autres, mais puis que nous sommes nous-mêmes animaux, nous devrions traiter les animaux comme nous traitons les êtres humains. On l'inclut puis on l'exclut dans la conclusion, c’est un sophisme dit mr Wolf... Si nous étions des animaux comme les autres on ferait comme eux et nous nous moquerions des autres.

Si nous sentons que nous avons des devoirs et que l'animalité ne suffit pas à nous définir, nous perdons tout avec des argumentaires indifférencialistes.


B Perte de la diversité de notre relation aux animaux.

Souvent, la protection animale limite leur perspective aux mammifères. Nous ratons la diversité des animaux. Plus encore, cette diversité n’est plus prise en compte, plus le régime juridique des animaux est mis en avant. Être vivant doué de sensibilité ? Mais quelle mesure pour l’éponge ? Que ferait le droit entre le loup et l’agneau. Certes un animal n’est pas un meuble, mais cette définition nous conduit dans une impasse théorique et morale.



C symptôme de notre modernité

Ces attentions positives envers les animaux viennent dans un monde où l’animal est partie calculable en viande et défection, en pleine chosification du vivant. C’est la sous-prolétarisation de l’animal moderne. Wolf voit un lien avec l’autre excès qui est la personnification de l’animal. Pour éviter d’en faire une chose (ou de voir que nous en faisons des choses ?) Erreur symétrique et les animaux ne gagnent rien.

Wolff voit dans cette symétrie, l’appauvrissement de la situation de l’homme dans son imaginaire. Imaginaire citadin qui ne voit plus que l’animal domestique et perte de sa place classique et traditionnelle. Il n’y a plus de frayeur, de compétition, de sacrifice, de collaboration, de lutte, de relations familiales,  nous ne luttons à peine plus contre les nuisibles. Les affects étaient nombreux : compagnie, adoration, chasse, combat, jeux, extermination, amitié et inimitié immense. La dimension affective a tout pris et cache ce que nous ne saurions voir. Tout cela a pour origine l’appauvrissement de notre relation avec la variété des espèces.
Tout cela est favorisé par le mythe hyper technique de l’harmonie entre espèce. Image de la nature bienveillante et aseptisée dont vient une nouvelle morale hors de toute lois universelles et seulement centrée sur le sens de la victime. Il n’y a plus de sens de l’universalité, de la communauté, perte des devoirs.
Nous ne voyons pas que ce droit de l’animal est réducteur pour nos devoirs vis-à-vis des animaux. La compassion mange le sens de la justice.
Nous voyons aussi une indifférenciation, provoqué par l'oubli de de ce que nous devons aux animaux pour que l'homme apprenne à s'identifier. L'égalitarisme ensuite indique un signe égal entre tout ce qui est vivant et capable de sensibilité, mais ne voyons nous pas que l'égalité des individus vivants est contraire à l'équilibre des vivants. l'animalisme est ennemi de l'écologie.
L'animalisme vient aussi de l'extension de la sphère de la communauté morale. Mais qui sommes nous ? Nous qui devons traiter l'autre comme nous-même ? L'animalisme est le signe de cette contradiction et de cette hésitation.
L'âge classique voyait l'humanité entre Dieu et animaux… En enlevant le premier, l'âge moderne tend à enlever la frontière avec les seconds…
Plus de Dieu pour limiter nos actions, plus de bêtes pour nous mesurer. Nous ne savons plus qui nous sommes et nous ne savons plus qui n'est pas nous…
On ne gagne jamais à assimiler et confondre.
Une réciprocité et un sens de la justice est il possible avec les animaux ? Le sens moral ne nous oblige pas d'élargir la communauté à d'autres vivants mais devrait provoquer notre intérêt au contrat de décence rompu qu'est l'utilisation des animaux dans l'industrialisation.

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